En quoi le parcours des funérailles aide-t-il à faire le deuil tout en permettant d’y rencontrer, au cœur de notre humanité, le Christ souffrant et consolant?
« En demandant de suivre le parcours rituel prescrit, l’Église souhaite rendre service aux personnes en deuil, en les aidant à vivre la séparation par les étapes successives : une pédagogie tout à la fois anthropologique et théologique est présente dans le souhait de respecter l’ordre des stations préconisées par le rituel des funérailles. »
1 - Autour du corps, le visage découvert
Visite au défunt (maison, hôpital, funérarium) ; veillées, adieu au visage avant la fermeture du cercueil et la levée du corps.
2. La célébration à l’église
Rassemblement ouvert, dans un lieu public, auquel tout le monde peut s’associer.
Une communauté accueille : prêtres et laïcs incarnent cette communauté.
La préparation est un temps d’anamnèse. On se souvient du défunt et cette évocation libre va faciliter le choix des textes. Ces textes diront quelque chose de la vie du défunt, de sa foi. La Parole de Dieu s’enracine dans l’expérience humaine.
Ainsi la 1ère lettre de Saint Jean au Chapitre 3 :
"Mes bien aimés, parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie."
Le Royaume n’est pas une abstraction, mais il est au cœur de nos vies, au cœur de notre amour. Celui qui aime a déjà franchi la mort.
Le Christ souffrant sa Passion, apparaît comme la source et le foyer de cet amour, bien vivant au cœur de notre monde.
Souvent, l’image déformée qu’ont les gens d’un Dieu tout puissant, mais indifférent, découvrent au contraire un Dieu souffrant, crucifié en son fils Jésus, par la haine des hommes.
L’encensement et la bénédiction sont des rites efficaces : hommage au défunt en encensant son corps et rappel du baptême par l’aspersion. Toute l’assemblée est invitée à ce geste de bénédiction.
La dimension collective s’épanouit. On se retrouve, on se réconcilie parfois. Le tissu social vit un temps fort. Le rite des repas de funérailles s’est estompé, mail le rassemblement perdure.
3. L’adieu au cimetière ou crématorium
L’étape ultime du cimetière est elle-même porteuse de signes essentiels.
Elle constitue un rite d’affectation par lequel les vivants mettent les morts à distance de leurs lieux de vie. L’apprentissage de la vie sans la présence physique du défunt passe par cet éloignement.
Le pèlerinage qui consistera parfois à se rendre sur la tombe permettra de vivre des temps forts de souvenir. Et l’existence de ce lieu de mémoire servira la nécessaire inscription de tout être vivant dans une filiation.
Enfin, l’inhumation manifeste le remise à Dieu de tout l’être défunt, dans l’attente de sa résurrection.
En cas de crémation, les bienfaits symboliques de ces rites sont parfois remplacés par deux extrêmes : l’appropriation des cendres, ou au contraire, leur dispersion à tout jamais, sans lieu de mémoire.
Dans les deux cas, les vivants sont en risque, et il est de la responsabilité des acteurs de la pastorale des funérailles de les alerter lorsqu’il en est encore temps.
Source : http://s-c-f.org/pompes-funebres/le-parcours-des-funerailles/
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